Un petit village, perdu dans le Var.
Des ruelles étroites, gardant la faicheur de l'été.
Ma définition du "Midi" à moi, ma conception toute personnelle du "Sud".
L'anti côte d'Azur.
Un endroit encore préservé de l'immobilier intensif grâce à ses routes tortueuses.

Entouré de sa Chataigneraie.
Séparé de la superbe Bormes les Mimosas par le col du Babaou et ses centaines de virages.
Pas bien loin des îles de Porquerolles, de Port-Cros et de leurs eaux limpides.
Niché dans le Massif des Maures que Notre Dame des Anges surveille attentivement.
Annonçant la monumentale et sublime Chartreuse de La Verne .
Voisin de Grimaud, de St Tropez qui sait se faire belle lorsque la foule daigne s'éloigner...

Collobrières

Ma famille y est attachée depuis longtemps, et j'y ai mis les roues de mon landau âgée de quelques mois à peine.
Depuis plus de 30 ans maintenant, mes visites à Collobrières se font au rythme des tsss tsss tsss des cigales, je m'y enivre de l'odeur des aiguilles de pin et des ruelles escarpées, je sens la mer avant de l'apercevoir, je me brûle les pieds sur la magnifique plage de l'Estagnol, puis je les glisse dans ce sable si fin et si blanc ...

Collobrières dans mes souvenirs d'enfant, c'est
... le boucher supporter de l'OM avec son canotier qui crie dans sa boutique "tiègne ! voilà les parisiègnes !"
... l'attente interminable des 3/4h de route nécessaire pour aller se baigner
... le sacro-saint ravitaillement de début de vacances à Toulon
... les coupes de liège que Daniel façonne
... l'odeur de renfermé de la maison qui nous attendait
... la boulangerie à quelques mètres à peine , à laquelle nous allons chercher les croissants le dimanche, encore pleins de pyjama
... les défilés de chars fleuris, avec de vraies fleurs qui partent dans la bataille finale
... les tomates "trop mûres" (pas vertes) et les melons "invendables" (que la maturité a fait éclater) que nous vend/donne Jeannine
... les parties de boules ou de belote façon Pagnol jusqu'à des heures avancées
... les marrons glacés de la confiserie du coin
... la douce ombre des platanes
... l'accent provençal, les expressions de là bas, comme "allez zou"
... le menu de la Petite Fontaine dont on ne vient jamais à bout
... la sirène des pompiers qui nous faisait frémir
... les innombrables parties de Monopoly ou de Rami après dîner
... et ces fichues ruelles qui montent, qui montent, qui montent ...

Que reste t'il de Collobrières aujourd'hui, à part ces souvenirs ?
Un village qui fait gentiment peau neuve, des façades gaiement colorées.
Une plage toujours aussi belle, et la même excitation pour voir si ce jour là "il y a des vagues" ou pas, si "on voit Porquerolles" ou pas, si "elle est bonne" ou pas (la mer)
Des cigales et les chênes liège sont au rendez vous, tout comme les virages du Babaou :) et l'ombre des platanes est toujours aussi délicieuse.

Il a bien fallu dire adieu aux pêches gorgées de jus qui dégoulinent sur les doigts, à la boulangerie d'ultra proximité et au Monopoly fait maison.

Certains monuments n'ont pas encore changé tout de même, et je vais me dépêcher de vous en parler avant qu'ils ne disparaissent/ne se transforment.

A demain.

Carnets de Route, étape 1

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