Amour, Cuisine et autres curiosités ou Petit message à l'attention de ceux qui mangent, mais pas que ...
Je n'ai pas envie d'écrire ici en ce moment.
C'est un fait.
Moyen le temps, moyen la motivation, de cuisiner, de prendre des photos, de les rendre belles, de recopier la recette et de mettre un paquet cadeau autour.
Je l'ai déjà dit là.
Je prends le temps de faire d'autres choses, de réfléchir, entre autres sur la cuisine, sur ce qui me fait cuisiner et passer autant de temps aux fourneaux.
Et croyez moi, c'est lumineux.
Du moins personnellement parlant.
J'ai déjà dit pourquoi je blogguais dans un précédent billet, et le mot partage revient souvent, usé jusqu'à la corde tellement on l'utilise, devenu grossier tant on le maltraite.
N'empêche.
Pourquoi cuisiner ?
Pour se nourrir.
Certes.
Mais encore ?
Pourquoi prendre le temps (complètement effrayant pour certains d'entre nous) de se creuser le citron pour trouver la recette qui va bien ?
Pourquoi dépenser de telles sommes en vaisselle, ustensiles, livres, ateliers, ingrédients ?
Pourquoi rogner sur sa pause déjeuner pour faire le plein de cardamome, de feuilles de cumbava ?
Pourquoi rameuter les foules pour trouver la bonne adresse où acheter sa mozzarella ?
Pourquoi se prévoir un saut rue Tiquetonne et revenir chargé d'ingrédients indispensables ?
Pourquoi se réjouir de trouver le petit épicier exotique, le boulanger de ses rêves à deux pas de chez soi ?
Qui parmi les bloggeurs n'a pas entendu le classique "et ça ne t'a jamais tenté d'ouvrir un restaurant ?"
Sourire ...
A cette question j'ai toujours répondu "Non, cuisiner est un plaisir, je ne voudrais pas que cela devienne une contrainte".
Et puis finalement ?
En réfléchissant davantage ?
Pourquoi cuisine t'on ?
Pourquoi est-ce que je cuisine, moi ?
Par amour.
Tout simplement.
Pour donner aux autres.
Et pour recevoir aussi, je ne me voile pas la face.
Mais de la part de personnes que je choisis, pas d'anonymes.
Je passe du temps en cuisine pour montrer que j'aime.
Et espérer voir qu'on m'aime en retour, au moins un petit peu.
Parcequ'accepter un cadeau, accepter l'amour de l'autre, c'est aussi aimer.
Ce billet sans recette, c'est de l'amour dedans, c'est ma déclaration d'amour à ceux et celles pour qui je cuisine.
Ce billet est pour vous, qui cuisinez aussi, et qui savez ce que vous mettez dans les assiettes des autres.
Ce billet est pour vous, mangeurs, qui ne vous doutez pas forcément de l'amour et du don que vous recevez.
Cuisiner pour l'Autre avec un grand A, c'est essayer de le connaître, de le découvrir, de le séduire, de le réconforter, de le rassurer, de le surprendre, de l'épater.
Au moins tout ça. En même temps.
Encore faut-il que l'Autre sache recevoir ce don de soi ... et ce n'est pas toujours facile d'accepter un truc pareil.
Alors s'échanger des savoir-faire en cuisine, partager des ateliers communs, c'est aussi se transmettre ces astuces pour attraper l'amour de l'Autre, ou pour en donner d'une façon nouvelle qu'il ne connait pas encore. D'où cette complicité.
Une charmante Mangue a bien voulu un jour m'aider à faire des macarons, et grâce à elle, la leçon s'est poursuivie auprès d'une Trollette toute safranée.
Préparation, pesage, mixage, tamisage, douillage ... fous rires assurés, et au bout de tout cela des petites merveilles, avec plein d'amour dedans, encore, en plus de la bergamote et de la rose.
Et vous ?
Vous cuisinez pour quoi au juste ?